La comptabilité regorge de métiers différents. Du commissaire aux comptes en passant par l’expert-comptable ou encore l’assistant comptable. La fonction publique fait appel à des professionnels qui interviennent sous des dénominations bien spécifiques comme régisseur ou comptable public. Ce dernier est un métier qui s’éloigne du simple métier de comptable appliqué au domaine public pour plusieurs raisons.
Découvrez trois aspects qui font la particularité du métier de comptable public.
Ils ne sont jamais donneur d’ordre
Première spécificité de ce métier : un comptable public n’est jamais à l’initiative de ses tâches et opérations. Il agit en tant que simple exécutant.
C’est ce qu’on appelle le principe de séparation du comptable public et de l’ordonnateur.
Concrètement, un comptable public qui travail par exemple pour le compte d’un lycée, l’Office National des forêts ou une caisse d’allocation familiale ne peut pas, de sa propre initiative procéder au paiement d’un prestataire par exemple. Il doit avoir une consigne formelle transmise par un donneur d’ordre. Il est également tenu de vérifier celle-ci et sa légalité avant de procéder au virement.
S’il constate une erreur dans les consignes transmises (un montant qui ne correspond pas par exemple), il se doit d’alerter l’ordonnateur et de ne pas procéder au paiement ou au recouvrement demandé.
Ils sont responsables des erreurs de caisse commises
Dans la continuité de l’élément présenté dans le paragraphe précédent, les comptables publics engagent leur responsabilité personnelle dans les opérations qu’ils effectuent.
En d’autres termes, si leur travail entraîne une erreur de manipulation telle qu’une erreur de caisse, de destinataire d’un virement, d’un montant, les sommes perdues dans le processus peuvent être prélevé directement sur leur compte personnel comme rappelé ici.
L’intérêt premier de cette responsabilité engageante et de garantir un haut niveau de qualité et un taux d’erreur très faible dans leurs opérations. Cela préserve l’intégrité de l’argent public.
Les sommes engagées étant souvent bien supérieurs à celles d’une comptabilité personnelle, les comptables publics sont généralement obligés de souscrire à une assurance pécuniaire pour se couvrir dans le cas ou une telle erreur est commise.
Ils sont des remparts contre les risques de corruption et de détournement de fonds
Enfin, vous l’aurez compris, ces deux principes permettent également de réduire les risques de corruption et de détournement de fonds.
Un ordonnateur, c’est-à-dire une personne qui est en pouvoir de décider les opérations comptables qui doivent être réalisées est obligé de passer par le comptable public pour formaliser les mouvements.
Cela signifie qu’il ne peut faire aboutir seul une opération comptable anormale, provoquée par un acte de corruption ou une volonté de détournement par exemple.
Le comptable public étant tenu personnellement responsable des erreurs de manipulations de fonds sera peu tenté de se rendre complice de ce type d’infractions.
Cela permet de structurer une relation saine entre ces deux agents publics. Le comptable public occupe une position d’autorité de fait et représente une certaine garantie du suivi de l’état de droit.
Ces mécanismes invisibles tendent de façon subtile à assurer l’application de la loi et le respect des règles à tous les niveaux.